Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/98

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génisses l’amèneront peut-être, à la suite d’un troupeau, jusqu’aux étables de Gortyne.

Silène chante aussi cette jeune fille que charmèrent si malheureusement les pommes d’or des Hespérides ; puis il entoure les sœurs de Phaéton d’une écorce amère et les élance en aunes altiers. Il peint Gallus errant aux bords du Permesse ; une des neuf sœurs le conduisant aux sommets d’Aonie ; à sa vue, le chœur tout entier d’Apollon se levant pour lui faire honneur ; le berger Linus, couronné de fleurs et d’ache amère, lui disant, dans la langue des dieux : « Reçois, ô Gallus ! ces chalumeaux que les muses donnèrent jadis au vieillard d’Ascra ; c’est au moyen de leurs doux accords qu’il faisait descendre du sommet des montagnes les frênes les plus durs. Qu’ils te servent à chanter l’origine de la forêt de Grynée, pour qu’il n’y ait plus de bois sacré dont Apollon se glorifie davantage. »

Dirai-je comment il chanta Scylla, fille de Nisus, dont les flancs étaient, dit-on, ceints d’une meute aboyante ; et ce monstre entraînant les vaisseaux d’Ulysse dans ses gouffres profonds, et ses chiens marins dévorant les malheureux nautoniers ? Le montrerai-je racontant la métamorphose de Térée ; quels mets, quels présents lui offrit Philomèle ; sa fuite précipitée à travers les