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déserts, et cette infortunée voltigeant, oiseau plaintif, sur le toit de son palais abandonné ?

Tous ces chants, qu’autrefois l’Eurotas entendit de la bouche même d’Apollon, et que ce fleuve apprit aux lauriers de ses rives, Silène les redit, et l’écho des vallons les renvoie jusqu’au ciel. Mais enfin Vesper, forçant les bergers à ramener et à compter les troupeaux, s’avance dans l’Olympe qui le voit à regret.


ÉGLOGUE VII.

MÉLIBÉE, CORYDON, THYRSIS.


MÉLIBÉE.

Daphnis était assis sous un chêne au feuillage harmonieux. Corydon et Thyrsis avaient rassemblé leurs troupeaux : Thyrsis ses brebis, Corydon ses chèvres aux mamelles gonflées de lait ; tous deux dans la fleur de l’âge, Arcadiens tous deux, également habiles à chanter, et prêts à se répondre tour à tour.

Tandis que je m’occupais à garantir du froid mes jeunes myrtes, le chef de mon troupeau, le bouc s’était égaré. J’aperçois Daphnis ; lui, à peine il m’a vu : « Accours, Mélibée, accours ici ; ton bouc et tes chevreaux sont en sûreté, et si tu as quelque