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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/287

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Rosette.

C’est qu’un mari, pour l’ordinaire,
N’est jamais si pressé de retourner chez lui.
Quoi qu’il en soit, on dit qu’il revient aujourd’hui.

Doligni pere.

Tant mieux, j’en ai l’ame ravie.
C’est le meilleur ami que j’aie eu de ma vie.
Mais allons voir sa femme, & lui faire ma cour.
Doligni, tout est dit. Adieu, jusqu’au retour.



Scène III.

DOLIGNI fils, ROSETTE.
Doligni fils, à part.

 
Il m’aime, je le sçais ; c’est sur quoi je me fonde.

Rosette.

Qu’est-ce ? Vous n’êtes pas le plus content du monde ?

Doligni fils.

C’est que je viens d’avoir un entretien fâcheux.

Rosette.

Ceux d’un pere & d’un fils sont toujours orageux.

Doligni fils.

J’aime ; & mon pere veut que j’en épouse une autre.

Rosette.

Il a tort ; & son goût devroit suivre le vôtre.

Doligni fils.

Ce n’est pas ce qui doit m’embarrasser le plus.
Il s’agit de mes feux. Comment sont-ils reçus ?