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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/307

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J’ai volé chez Michel, & de-là chez Passeau.
J’ai vû vos deux habits ; ma foi, rien n’est si beau ;
Je ne crois pas qu’on puisse en avoir de plus lestes.
Après, j’ai, sans aucun délai,
Été chez la Duchapt ; & puis, chez la Bourrai ;
Leurs filles sont après à garnir vos deux vestes ;
L’une est en petit jaune, & l’autre en petit bleu.

Le Marquis.

Les aurai-je bientôt ?

La Fleur.

Les aurai-je bientôt ?Vous les aurez dans peu ;
Mais l’argent à la main.

Le Marquis.

Mais l’argent à la main.Ou Mons La Fleur est ivre,
Ou ces gens sont devenus foux.
Parbleu, je ferois bien, pour leur apprendre à vivre,
De ne m’en plus servir.

La Fleur.

De ne m’en plus servir.C’est ce qu’ils disent tous.
Par l’homme en question j’ai fini mes messages ;
Seriez-vous assez fou pour en tâter encore ?

Le Marquis.

Aurai-je de l’argent ?

La Fleur.

Aurai-je de l’argent ?Oui, mais au poids de l’or.
Il demande un billet du triple, & de bons gages.

Le Marquis.

Mais il en a déjà pour plus que je ne dois.