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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/308

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La Fleur.

Faute de les avoir retirés dans le mois,
Ils lui sont dévolus. Ignorez-vous l’usage ?

Le Marquis.

N’importe. J’ai besoin, en un mot comme en cent,
De deux mille louis.

La Fleur.

De deux mille louis.Quel besoin si pressant
En pouvez-vous avoir ?

Le Marquis.

En pouvez-vous avoir ?Est-ce donc qu’à mon âge
Il n’est pas naturel de chercher à jouir ?

La Fleur.

Sans être libertin, on peut se réjouir.

Le Marquis.

Comment donc libertin ? Le suis-je ?

La Fleur.

Comment donc libertin ? Le suis-je ?Ah ! mon cher Maître,
Vous l’êtes beaucoup plus, en croyant ne pas l’être.

Le Marquis.

Mais encore en quoi donc ? Dis-le-moi ; j’y consens.

La Fleur.

Eh ! parbleu, tout vous duit à la fois ; somme toute,
Rien n’y manque, le vin, le jeu, l’amour.

Le Marquis.

Rien n’y manque, le vin, le jeu, l’amour.Sans doute.
Eh ! ne sont-ce pas là des plaisirs innocens ?

La Fleur.

Vous les menez un train de chasse ;