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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/335

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Doligni pere.

Eh ! bien… vous vous attendrissez.

Mr. Argant.

Cette nièce…

Doligni pere.

Cette nièce…Achevez.

Monsieur Argant.

Cette nièce…Achevez.Marianne est ma fille.

Doligni pere.

Que m’apprenez-vous là ?

Mr. Argant.

Que m’apprenez-vous là ?Mon amour paternel
A trouvé le moyen, à l’insu de sa mere,
De retirer ici cette fille si chere,
Qu’elle vouloit laisser dans un Cloître éternel.
Marianne se croit la fille de mon frere,
Et n’imagine pas qu’elle soit chez son pere.

Doligni pere.

Bon !

Mr. Argant.

Bon !Elle est dans la bonne foi.

Doligni pere.

Comment a-t-elle pû vous croire ?

Monsieur Argant.

Je n’ai pas eu de peine à forger une histoire.
Feu mon frere eut toujours le même nom que moi.
C’est ce qui m’a servi ; d’autant plus que ma fille,
Qui fut mise au Couvent dès l’âge de deux ans,
N’a pas trop entendu parler de sa famille,
Et n’a vû de sa vie aucun de ses parens.