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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/337

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Scène IX.

MARIANNE, Mr. ARGANT.
Monsieur Argant.

Pas même à votre fils.Comment vont nos projets ?
Apprends-moi quel succès a couronné ton zèle.
Sur le cœur de ta tante as-tu fait des progrès ?
Dis-moi, ma chere niece, es-tu bien avec elle ?
Tu sçais ce qu’en partant d’ici,
Je t’ai recommandé comme un point nécessaire.

Marianne.

J’ai fait ce que j’ai pû.

Mr. Argant.

J’ai fait ce que j’ai pû.Tout a donc réussi,
Car tu plairas toujours à qui tu voudras plaire.

Marianne.

Présumez un peu moins de mon foible talent.
Il est vrai qu’en cherchant à remplir votre attente,
Qu’en tâchant de gagner l’amitié de ma tante,
Je ne me faisois point un effort violent.
Que dis-je ? un sentiment que je ne puis comprendre,
À mon obéissance a servi de soutien ;
Et mon cœur, étonné de se trouver si tendre,
N’a, je crois, rien obmis pour mériter le sien ;
Mais…