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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/349

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Mr. Argant.

Ah ! si c’est pour Argant, le sort en est jetté.
Que veut-elle ? quelle est cette grace si grande ?

Marianne.

C’est l’hymen de son fils, tel qu’il est projetté.

Mr. Argant.

Marianne, est-ce à toi d’appuyer sa demande ?

Marianne.

À qui donc ? Pour tous deux, j’implore vos bontés.
C’est l’établissement le plus considérable…
Vous la désespérez, si vous n’y consentez ;
C’est faire à votre fils un tort irréparable.

Mr. Argant.

Prétendre que son fils soit le seul possesseur
Et l’unique héritier de toute sa fortune !
Et ma fille ?

Marianne.

Et ma fille ?Est-il vrai que vous en ayez une ?

Mr. Argant.

Oui. Si le frere a tout, que deviendra la sœur ?
Loin de prendre parti pour elle,
Je te vois la premiere à la persécuter.

Marianne.

Moi, je ne lui veux point de mal ; & si mon zele…

Mr. Argant.

Mais, tiens : pour me résoudre, & pour m’exécuter,
Je m’en rapporte à toi. Tu sçais ce qu’on propose ;
Supposé que tu sois cet enfant malheureux
À qui sa mere apprête un sort si rigoureux,