Prends sa place un moment, fais-en ta propre cause,
Et ne consulte ici que ton propre intérêt.
Je me serois déjà prononcé mon arrêt.
Quoi ! malgré les soupirs & les larmes d’un pere…
Pourrois-je assurer mieux le repos de ses jours,
Qu’en cédant au malheur de déplaire à ma mere ?
À quoi me serviroit de m’obstiner toujours
À braver mon destin ? Quelle en seroit l’issue ?
D’aliéner vos cœurs, d’en écarter l’amour,
De déchirer toujours le sein qui m’a conçue,
De me faire encor plus haïr de jour en jour.
Pourquoi me consulter dans cette conjoncture ?
Toute autre, & votre fille aussi,
Vous en diroit autant ; & je ne sers ici
Que d’interprète à la nature.
(à Marianne.)(à Doligni.)
Tu me perces le cœur. Jugez donc si j’ai lieu
De déclarer son sort.
C’est votre femme ; adieu.
Ne vous éloignez pas.