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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/353

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Qui, sans doute, en a pris l’air, l’esprit & le goût ?
Monsieur, il n’est plus tems. Et j’ose vous répondre
Que, de la tête aux pieds, il faudroit la refondre,
Et qu’on n’en viendroit pas à bout.
Qui vient tard dans le monde, y joue un triste rôle.
Pour apprendre à s’y comporter,
Un parloir de province est une pauvre école.

Marianne.

Sans doute.

Mr. Argant.

Sans doute.À Marianne on peut s’en rapporter.
Elle sort du couvent. Voyez un peu ma niece ;
Oui, voyez comme elle est : vous connoissez aussi
Son esprit & sa gentillesse ;
Elle a tout-à-fait réussi.

Mad. Argant.

On ne compare point une personne unique.

Mr. Argant.

Vous pouviez épargner cet éloge ironique.

Mad. Argant.

Il vous plaît au surplus de me faire un procès
Bien gratuit, au sujet de cette préférence
Que j’accorde à mon fils.

Mr. Argant.

Que j’accorde à mon fils.Mais oui, c’est un excès.

Mad. Argant.

Est-ce une nouveauté ? Suis-je la seule en France ?
Nous avons deux enfans : mais l’usage m’absout,
Si j’en laisse un des deux au fond d’une clôture.