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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/355

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N’est, ou je me trompe fort,
Qu’une frivole effervescence,
Qu’un accès, une fievre, un délire, un transport,
Que l’on nomme autrement, faute de connoissance.
Proverbes, quolibets, folles allusions,
Pointes, frivolités plaisamment habillées,
Quelque superficie, & des expressions
Artistement entortillées ;
Joignez-y le ton suffisant :
Voilà les qualités de l’esprit d’à-présent.
Pour moi, mon avis est, dût-il paroître étrange,
Que ces petits Messieurs, qui sont si florissans,
Feroient un marché d’or, s’ils donnoient, en échange,
Tout ce qu’ils ont d’esprit pour un peu de bon-sens.



Scène IV.

LE MARQUIS, Mr. ARGANT, Mad. ARGANT, MARIANNE.
Le Marquis.

Mais, Madame, à propos, suivant toute apparence,
Mon mariage projetté
Pourroit ce soir être arrêté.

Mad. Argant.

J’en ai du moins quelque espérance.

Le Marquis.

J’en ai reçu vingt complimens ;
Et nous ne songeons pas aux présens qu’il faut faire.