Aller au contenu

Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/356

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ne trouveriez-vous pas qu’il seroit nécessaire
D’aller, chez l’empereur, choisir des diamans ?
Il convient d’envoyer demain les pierreries :
C’est l’ordre ; & l’on ne peut, quand on est régulier,
Manquer à ces galanteries.

Mad. Argant.

Il est vrai ; j’allois l’oublier.
Vous avez bien raison ; c’est penser à merveille.

Mr. Argant.

Il mérite toujours des éloges nouveaux.

Le Marquis.

Je vais donc commander qu’on mette vos chevaux.

Mr. Argant.

Doucement ; j’ai deux mots à vous dire à l’oreille.
Argant, vous avez une sœur.

Mad. Argant.

(à Mr. Argant.) (au Marquis.)
Est-ce là son affaire ? Allez, je vais vous suivre.

Mr. Argant.

Avec elle, avec vous, je me flattois de vivre ;
Je comptois de passer des jours pleins de douceur,
Et mourir satisfait de son sort & du vôtre.
Elle a part, comme vous, à ma tendre amitié.
Je ne sçais point aimer l’un aux dépens de l’autre.
Vous partagez tous deux mon cœur par la moitié.
L’égalité devroit régner dans tout le reste.
Souffrirez-vous qu’elle ait un destin si funeste ?
Parlez. Mes sentimens vous sont assez connus.
Parlez donc ; qu’entre nous votre bouche prononce.