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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/371

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Votre pere obstiné m’embarrasse pourtant ;
Il paroît opposer la même résistance.
En vain j’ai de sa niece employé l’assistance.
Ce refus me paroît d’autant plus surprenant
Qu’elle a sur mon époux un empire étonnant ;
Et que, pour ainsi dire, elle en est adorée.
Vous souriez ?

Le Marquis.

Vous souriez ?Qui ? moi !

Mad. Argant.

Vous souriez ?Qui ? moi !Peut-on sçavoir pourquoi ?

Le Marquis.

Ce n’est rien.

Mad. Argant.

Ce n’est rien.Une mere aussi tendre que moi,
De votre confiance a droit d’être honorée.
De grace, dites-moi…

Le Marquis.

De grace, dites-moi…Daignez me dispenser…

Mad. Argant.

Non ; vous m’inquiétez. Plus vous voulez vous taire,
Plus vous me donnez à penser ;
Je veux absolument entrer dans ce mystere.

Le Marquis.

Il ne falloit pas moins que cet ordre absolu
Pour vous sacrifier toute ma répugnance.
Si je me détermine à rompre le silence,
Daignez vous souvenir que vous l’avez voulu.
Mais cependant, Madame, il faudroit me promettre…