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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/383

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Il faut bien que le diable ait ici fait des siennes :
Je ne connois que lui pour jouer de ces tours.
Mais vos recherches & les miennes
Ne nous avancent pas ; il faut d’autres secours :
Vous ne savez pas tout. Je me suis évadée
Pour vous dire à quel point Madame est en courroux ;
En un mot, elle est dans l’idée
De vous faire enlever, de s’assurer de vous.

Marianne.

Qu’on me remene où l’on m’a prise.

Rosette.

Monsieur adresse ici ses pas.
Voyez si vous pourrez parer cette entreprise ;
Et sur-tout ne me nommez pas.



Scène VIII.

Mr. ARGANT, MARIANNE.
Mr. Argant.

Marianne ! Et pourquoi te trouvé-je éplorée ?

Marianne.

Hélas ! mon oncle, au nom de la tendre amitié
Dont par vous seul ici je me trouve honorée,
De grace, dites-moi, par bonté, par pitié,
Qu’est-ce donc qui se passe à mon désavantage ?
Il doit m’être, en ce jour, arrivé des malheurs ;
Tout inconnus qu’ils sont, ils m’arrachent des pleurs.