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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/404

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Marianne.

On ne vous a point dit qui j’étois ?

Mad. Argant.

On ne vous a point dit qui j’étois ?Je l’ignore.
D’où vous vient ce nouvel effroi ?

Marianne.

Je frémis d’une erreur où je vous vois encore.

Mad. Argant.

Cherchez donc à la dissiper.

Marianne, à part, en regardant partout.

Hélas ! je ne vois point mon pere.

Mad. Argant.

Mais ne vous flattez pas de pouvoir me tromper.

Marianne, à part.

Cet abandon me désespere.

Mad. Argant.

Que cherchent vos regards ? épargnez-vous ces soins.
Parlez en liberté, nous sommes sans témoins.

Marianne.

Quand vous me connoîtrez…

Mad. Argant.

Quand vous me connoîtrez…Quelle est votre fortune ?

Marianne.

Qui ? moi ! je n’en possede & n’en prétends aucune.

Mad. Argant.

Que faisiez-vous auparavant ?

Marianne.

Je menois hors du monde une vie inconnue.

Mad. Argant.

Continuez.