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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/405

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Marianne.

Continuez.Dans un Couvent,
Depuis que je suis née, on m’a toujours tenue.
Fixez-y mon destin. Je suis prête à partir.
J’offre d’y retourner, pour n’en jamais sortir.

Mad. Argant, à part.

Je n’en avois jamais été si bien frappée.
(haut.)(à part.)
Comptez sur mes secours… On peut l’avoir trompée…
(haut.)
Je vous les offre volontiers.
Quel fut votre Couvent ? Parlez avec franchise.

Marianne.

Vous pouvez le connoître.

Mad. Argant.

Vous pouvez le connoître.Où vous avoit-on mise ?

Marianne.

Mais c’étoit auprès de Poitiers.

Mad. Argant.

De Poitiers, dites-vous ? (à part.) Useroient-ils d’adresse ?
(haut.)
C’est un fait qui peut être aisément éclairci.

Marianne.

Je le sçais.

Mad. Argant, à part.

Je le sçais.En effet, seroit-elle ma niece ?
(haut.)
C’est le même Couvent où ma fille est aussi.
(à part.)
Que je suis coupable envers elle.
(haut.)
Vous l’avez donc vûe ?