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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/406

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Marianne.

Vous l’avez donc vûe ?Oui.

Mad. Argant.

Vous l’avez donc vûe ?Oui.Si vous la connoissez,
(Je suis mere, excusez des désirs empressés ;)
Vous pouvez m’en tracer une image fidelle.
Faites-moi son portrait… Quoi ! vous ne l’osez pas ?
Je ne me flatte point qu’elle ait autant d’appas
Que vous en avez en partage.

Marianne.

Ne me pressez pas davantage
De vous entretenir de ses foibles attraits.

Mad. Argant.

En seroit-elle dépourvûe ?…
Vous rougissez toujours, & vous baissez la vûe.

Marianne.

Connaissez-la par d’autres traits
Plus précieux, plus chers & pour vous & pour elle :
C’est sa soumission & son profond respect.
Cet éloge n’est point suspect.
Quels que soient vos desseins, elle y sera fidelle.
Votre fille, à jamais, sçaura s’y conformer.
Vos projets lui sont tous aussi chers qu’à vous-même.
Il me reste à vous informer…

Mad. Argant.

De quoi donc ? Achevez.

Marianne.

De quoi donc ? Achevez.De sa tendresse extrême.