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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/409

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Mr. Argant.

Je croirois que c’est trop écouter la vengeance,
Et que le châtiment d’un si cher criminel
Doit être passager & non pas éternel.



Scène X.

DOLIGNI pere, DOLIGNI fils, Mr. ARGANT, Mad. ARGANT, MARIANNE.
Mad. Argant, à Doligni pere.

Monsieur, voici ma fille & ma seule héritiere.
Je déshérite Argant ; j’en prononce l’arrêt :
Ma fille occupera sa place toute entiere.
Je sçais que votre fils l’adore, & qu’il lui plaît.
Ne vous en cachez point. Leur amour m’intéresse.
Qu’ils recueillent tous deux le fruit de leur tendresse.

Marianne.

Eh ! Madame, croyez le serment que j’en fais,
S’il en coûte si cher à mon malheureux frere,
J’aime mieux, avec lui, pleurer votre colere,
Que d’en accepter les bienfaits.

Mad. Argant.

Eh ! que veux-tu ?

Marianne.

Eh ! que veux-tu ?Sa grace. Elle sera la mienne.
Si vous l’abandonnez, que faut-il qu’il devienne ?