Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/420

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par une pleine liberté de conscience ; ou accommodez-vous à de petites rigueurs sur la religion, en votre pays, pour y jouir de toutes les commodités de la vie.

Est-il possible que des images, des ornements, de légères cérémonies ; que de petites nouveautés, superstitieuses à votre égard, dévotes au nôtre ; que de certaines questions agitées avec plus de subtilité, pour la réputation des docteurs, que de connoissance et de bonne foi, pour notre édification : est-il possible enfin, que des différences si peu considérables, ou si mal fondées, troublent le repos des nations et soient cause des plus grands malheurs qui arrivent aux hommes ? Il est beau de chercher Dieu en esprit et en vérité. Ce premier être, cette souveraine intelligence mérite nos spéculations les plus épurées : mais quand nous voulons dégager notre âme de tout commerce avec nos sens, sommes-nous assurés qu’un entendement abstrait ne se perde pas en des pensées vagues, et ne se forme plus d’extravagances, qu’il ne découvrira de vérités ? D’où pensez-vous que viennent les absurdités de tant de sectes, que des méditations creuses, où l’esprit, au bout de sa rêverie, ne rencontre que ses propres imaginations ?

Perdez, monsieur, cette opposition chagrine et opiniâtre que vous avez contre nos images.