Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/248

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font infinis en ce sens, ils le sont en un autre ; car il est certain que nôtre ame desire selon toute l’étendúe de ses forces, que si le nombre des esprits necessaires à l’organe pouvoit croître à Vinfini, la vehemence de ses desirs croîtroit aussi à l’infini > & qu’enfin si l’infinité n’est point dans l’aóte, elk est dans la disposition du cœur naturellement insatiable.

J’avoue que si nous nous aymions nous mêmes par raison, nous pourrions concevoir que l’amour de nous mêmes seroit dans une mesure limitée dans nôtre cœur ; car nous ne trouvons point une infinité de raisons dans nôtre «sprit pour nous aymer : mais l’Auteur de la nature dont la sagesse a trouvé qu’il ne faloit point renvoyer les hommes à avoir foin de leur conservation jusqu’à ce qu’ils fûssent Philosophes, a voulu que nous nous, aymaflions par sentiment j ce qui est si vray, qu’il n’est pas même concevable que nous puis fions sentir quelque plaisir & quelque joye sans aymer necessairement ce ibymême, qui en est le sujet. j desorte que

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