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PEINTURE DE GENRE

surtout l’agrément et la clarté, soit dans les musées, où l’État ne doit accrocher que des ouvrages enseignants, destinés à l’initiation du public et à l’instruction des jeunes artistes.

Le Coup de main, de M. Renouf, nous montre une fillette de vieux marin qui rame ou croit ramer avec son père. La conception est gracieuse, les deux têtes bien rencontrées et bien peintes, le paysage riant et gai. Mais trop de toile, toujours trop de toile ! Les vrais peintres de genre n’en consomment pas tant.

Voyez plutôt les deux tableaux si dramatiques et si puissants de M. de Neuville. L’un représente une fin de bataille, le moment où les Allemands, après avoir tué tous nos soldats, sauf quelques prisonniers blessés qu’on voit là, debout contre un mur, n’ont plus guère qu’à se massacrer les uns les autres. L’action est ferme, serrée, corsée, le tableau plein comme un œuf. Ce malheureux cimetière de Saint-Privat, où les Allemands auraient eu le droit d’enterrer dix