Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/105

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fourbes, qui suivaient tous les mouvemens de Zingha.

— Princesse, lui dit-il d’un ton sévère, si j’ai été surpris de votre arrivée, c’est que j’étais loin de m’attendre que la princesse Zingha, reine future, si même elle ne l’est déjà d’Angola et de Matamba, abjurerait la foi de ses pères pour adopter celle d’un imposteur…

— Silence, impie ! silence !… Ce n’est pas les pieds dans le sang de tes victimes que j’écouterai tes imprécations maudites ! silence !… Si j’ai abjuré, c’est que j’ai cru le devoir faire pour la gloire et le bonheur du pays ; cette combinaison est au-dessus de ton entendement… Tu végètes dans l’état de brute où tu es né, et tu égorges comme tu donnerais la vie, sans savoir ce que tu fais !… Il est cependant des actions dans lesquelles tu t’engages, et que tu accomplis avec la connaissance bien intime de ce qui doit en résulter.

Et à mesure qu’elle parlait, Zingha avan-