Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/115

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elle. Elle a irrité nos dieux, elle est condamnée par eux. Mais elle est un moyen humain dont ils se servent pour réussir dans leurs décrets… Retournez donc à Cabazzo, faites faire une excursion sur les terres des Portugais, et voilà la guerre déclarée. Quant à votre sœur, puisque la vice-reine elle-même vous demande de ne pas laisser conclure cette union, puisque le Dieu des chrétiens repousse votre sœur, comme les nôtres repoussent l’homme d’Europe… vous voyez bien qu’elle est impie !… Et puis, Zingha une fois la femme d’un Européen, à la tête ambitieuse, à la main, au bras conquérant, que deviendrait mon gracieux seigneur ? Non, non, il faut rompre, et tout rompre… Quant aux larmes de Zingha, qu’importent les pleurs d’une femme après tout !…

— Oui, mais, dit N-Golam-Bandi, Zingha n’est pas une femme, c’est une tigresse !…

Le Singhille le savait trop bien ; mais il le dissimula cette fois et fut fidèle à sa patronne.