Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/252

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nait de traverser une de ces steppes dont l’aspect est si triste pour ceux qui souffrent, lorsque tout-à-coup une troupe d’hommes armés sort d’un petit bois de bouleaux qui bordait la route, et, fondant sur l’escorte, la dissipe et la met en fuite. Celui qui commandait cette troupe s’approcha de Marina, et, baissant aussitôt la pointe de son sabre, il s’incline, ainsi que ses soldats, devant la czarine lui rendant l’hommage royal.

— Grand Dieu ! s’écrie Marina, c’est vous, Stadniky ?

— Oui, madame ; mais je ne suis pas seul !…

Il s’arrête et semble craindre d’aller plus loin… Marina l’interroge de l’œil, de la pensée… elle est hors d’elle-même… l’air joyeux de cet homme, l’officier le plus intimement dévoué au czar… Ô mon Dieu ! dit-elle, qu’osé-je entrevoir ! Elle regarde son père, il est morne et abattu ; c’est qu’il a vu les sources de la vie entièrement épuisées chez Démé-