Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/339

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avec délire !… comment peux-tu me faire cette demande ?…

Mathilde se recueillit… Trop de bonheur envahissait son âme… elle fléchissait sous le poids… Ils demeurèrent ainsi quelques heures, qui passèrent comme des momens fugitifs… et, lorsqu’ils se séparèrent, le jour commençait à paraître. Mathilde alors dit adieu à son ami, et déposant un baiser sur le front d’Alphonse, ce front, siège de nobles pensées et qu’elle aimait tant à lui voir découvrir :

— Bonsoir, ami, lui dit-elle ; tu viens de me donner des heures dont la félicité m’était inconnue ! Je viens d’être plus heureuse mille fois que l’être à qui Dieu accorde la béatitude… Oui !… oh ! oui !… je suis heureuse !… s’écria-t-elle en fondant en larmes sous l’excès, en effet, d’un bonheur infini, pour lequel sa nature n’était pas assez forte. Ô mon Dieu ! mon Dieu ! pitié de moi, car je suis trop heureuse !…