Page:Adelsward-Fersen - Les Cortèges qui sont passés.djvu/178

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Je l’attends, jeune et clair, comme un fruit sur ma bouche,
Il viendra couronné de rêve et de douceur,
Et d’un sourire unique il grisera mon cœur
Je lui donne mon corps, je lui donne ma couche !

Apparais donc, Éros, dans un nimbe de feu,
Je me prosternerai en baisant tes pieds frêles,
Abrite ma passion au duvet de tes ailes,
Et mes rates d’amour t’appelleront : mon Dieu !



Or, des parfums brûlaient lentement dans des vases
Exhalant dans la nuit leurs souffles précieux...
Et j’aperçus soudain un fantôme, les yeux
Vides, hagard et doux, marchant comme en extase...