Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/116

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La journée s’écoula et les rouliers s’en allèrent dormir dans le foin des écuries.

José commençait à croire que le seigneur ne songeait plus à ses amours et s’en était allé au château. Mais non, vers dix heures, un domestique amena deux chevaux devant l’auberge. Le baron arriva à son tour, fit monter la jeune fille en croupe derrière lui et partit au galop. Son garçon le suivait à une distance respectueuse.

Arrivé à la Mélatière, manoir voisin de la Fonchaye, le seigneur mit pied à terre, fit descendre le petit couturier, attendit son domestique auquel il dit tout bas, en lui jetant la bride de son cheval : « Rentre seul, et si tu entends crier ne t’en inquiète pas. »

Pourquoi n’allait-il pas jusqu’à la Fonchaye ? c’était, suppose-t-on, parce qu’il avait déjà une favorite qu’il craignait de contrarier en amenant bruyamment une rivale. C’était peut-être aussi pour tout autre motif.

Toujours est-il que le baron voulut rester dans les champs. Ne s’avisa-t-il pas de passer le bras autour de la taille de son com-