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vèrent chez elles, corrigées pour longtemps d’aller ainsi courir la nuit.

(Conté par Fine Daniel, de la ferme des Houx en Bruz)

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Le Lutin des écuries

Le nommé Jean Delamarre, qui habitait le village de la Giraudais, dans la commune de Bruz, exerçait autrefois le métier de roulier entre Bruz et Guignen.

Il possédait trois chevaux pour faire ce service et, selon l’usage établi dans nos campagnes, il couchait dans son écurie. Son lit, composé de planches à peine équarries, était accroché à un mur à plusieurs mètres au-dessus du sol, de sorte qu’il fallait une échelle pour y monter.

Comme ses chevaux composaient tout son avoir et le faisaient vivre honnêtement, Jean les soignait de son mieux et sans aucune préférence. Aussi, qu’on juge de sa surprise et de son inquiétude quand il s’aperçut que deux d’entre eux maigrissaient, tandis que le troisième était rond et gras comme une pomme.

Il n’en dormit pas la nuit suivante et enten-