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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

Le Cerf-Noir leva son couteau dont la lame bleuâtre lança aux reflets de la flamme du foyer un éclair sinistre, mais par un effort suprême le Visage-de-Singe parvint à se dégager, il bondit comme une bête fauve et disparut dans les halliers avec un rire strident.

Le couteau avait glissé et il avait seulement entamé les chairs sans faire à l’adroit Indien une blessure grave.

Il y eut un moment de stupeur, puis tous se levèrent tumultueusement pour s’élancer à la poursuite du fugitif.

— Arrêtez ! s’écria Tranquille d’une voix forte, maintenant il est trop tard. Hâtez-vous d’attaquer les Visages-Pâles avant que le misérable ait eu le temps de les prévenir, car il médite déjà sans doute de nouvelles trahisons.

Les chefs reconnurent la justesse de ce conseil et les Indiens se préparèrent au combat.


X

LA BATAILLE.


Cependant, ainsi que nous l’avons dit plus haut, le capitaine Watt avait réuni tous les membres de la colonie devant la tour.

Le nombre des combattants s’élevait à soixante-deux, en comptant les femmes.

Les dames européennes peuvent trouver singulier que nous comptions les femmes au nombre des