Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/217

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nièce, se décida à se mettre à sa recherche, et les castors effrayés par le bruit des chevaux, plongèrent et disparurent subitement.

Le général fit de légers reproches à sa nièce sur sa longue absence ; mais la jeune fille, charmée de ce qu’elle avait vu, n’en tint compte, et se promit d’assister encore, témoin invisible, aux ébats des castors.

La petite troupe, sous la direction du trappeur, se dirigea vers le rancho, dans lequel il leur avait offert un abri contre les rayons ardents du soleil arrivé à son zénith.

Doña Luz, dont la curiosité était excitée au plus haut point par le spectacle attachant auquel elle avait assisté, se dédommagea de l’interruption malencontreuse de son oncle en demandant à l’Élan-Noir les plus grands détails sur les mœurs des castors et la façon dont on les chasse.

Le trappeur, de même que tous les hommes qui vivent ordinairement seuls, aimait assez, lorsque l’occasion s’en présentait, se rattraper du silence qu’il était la plupart du temps forcé de garder, aussi ne se fit-il pas prier.

— Oh ! oh ! señorita, fit-il, les Peaux-Rouges disent que le castor est un homme qui ne parle pas, et ils ont raison ; il est sage, prudent, brave, industrieux et économe. Ainsi lorsque l’hiver arrive, toute la famille se met à l’œuvre pour préparer les provisions ; jeunes comme vieux, tous travaillent. Sou-