Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/316

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Les bandits, exaspérés par cette rude défense, se ruèrent sur lui avec rage, oubliant toutes les précautions qu’ils avaient prises jusque-là.

Alors commença une mêlée horrible et gigantesque d’un homme seul contre vingt et trente, car à chaque pirate qui tombait, un autre prenait sa place.

La lutte était affreuse !

Le jeune homme avait fait le sacrifice de sa vie, mais il voulait la vendre le plus cher possible.

Nous l’avons dit, à chaque coup qu’il tirait, à chaque revers de machete qu’il lançait, il poussait son cri d’avertissement, cri auquel répondaient les Mexicains, en faisant de leur côté un feu roulant de mousqueterie sur les pirates, qui se montraient alors à découvert, s’acharnant après cet homme qui leur barrait si audacieusement le passage, avec l’infranchissable rempart de sa loyale poitrine.

Enfin le capitaine tomba sur un genou. Les pirates se précipitèrent pêle-mêle sur son corps, se blessant les uns les autres, dans la frénésie avec laquelle ils cherchaient à l’achever.

Un pareil combat ne pouvait longtemps durer.

Le capitaine Aguilar succomba, mais en tombant il entraîna dans sa chute douze pirates qu’il avait immolés, et qui lui firent un sanglant cortège dans la tombe.

— Hum ! murmura le capitaine Ouaktehno en le considérant avec admiration, tout en étanchant le