Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/435

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La Tête-d’Aigle se leva.

— Mon frère le Cœur-Loyal a bien parlé, dit-il, ses années sont en petit nombre, mais sa sagesse est grande. Nous sommes heureux de trouver l’occasion de lui prouver notre amitié, nous la saisissons avec empressement. Nous ferons ce qu’il désire.

— Merci, répondit le Cœur-Loyal avec effusion, merci, mes frères, la nation comanche est une grande et noble nation, que j’aime, je suis heureux d’avoir été adopté par elle.

Le conseil fut levé, les chefs sortirent de la hutte.

Les prisonniers, réunis en un groupe, étaient étroitement gardés par un détachement de guerriers.

Le crieur public rassembla tous les membres de la tribu et les chasseurs disséminés dans le village.

Lorsque chacun fut réuni, la Tête-d’Aigle prit la parole, et s’adressant aux pirates :

— Chiens des visages pâles, leur dit-il, le conseil des grands chefs de la nation puissante des Comanches, dont les vastes territoires de chasse couvrent une grande partie de la terre, a décidé de votre sort. Tâchez, après avoir vécu comme des bêtes fauves, de ne pas mourir comme des vieilles femmes peureuses, soyez braves, peut-être alors le Maître de la vie aura-t-il pitié de vous et vous recevra-t-il après votre mort dans l’eskennane, ce lieu de délices où chassent pendant l’éternité les braves qui ont regardé la mort en face.