Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/90

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— Pourquoi ne m’en avez-vous pas encore parlé ? dit-il à Belhumeur.

— J’attendais l’occasion, répondit celui-ci.

Les chasseurs parquèrent leurs chevaux avec des vivres en abondance dans un des compartiments de la grotte où le jour pénétrait par des fissures imperceptibles ; puis lorsqu’ils se furent assurés que les nobles bêtes ne manqueraient de rien durant leur absence et qu’elles ne pouvaient s’échapper, ils jetèrent leur carabine sur l’épaule, sifflèrent leurs chiens et s’enfoncèrent à grands pas dans la galerie qui passait sous la rivière.

Bientôt l’air devint humide autour d’eux, un bruit sourd et continu se fit entendre au-dessus de leur tête, ils passaient sous le Vert de gris ; seulement grâce à l’espèce de lanterne formée par un rocher creux placé en vedette au milieu du courant de la rivière, la clarté était suffisante pour se guider.

Après une demi-heure de marche, ils débouchèrent dans la prairie par une entrée masquée par un fourré de broussailles et de plantes grimpantes.

Ils étaient restés longtemps dans la grotte. D’abord ils l’avaient examinée minutieusement en hommes qui prévoient qu’un jour ou l’autre ils auront besoin d’y chercher un abri, ensuite ils avaient fait une espèce d’écurie pour leurs chevaux, et enfin ils avaient mangé un morceau sur le pouce, de sorte que le soleil était sur le point de se coucher au moment où ils se remettaient sur la piste des Comanches.