Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/92

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Alors avec un sang-froid extrême, le chasseur dégaina son couteau et l’enfonça jusqu’à la poignée dans le cœur de son ennemi.

Lorsque le sauvage vit qu’il était perdu il dédaigna de tenter une résistance inutile, mais fixant sur le Canadien un regard de haine et de dédain, un sourire ironique plissa ses lèvres et il laissa venir la mort avec un visage impassible.

Belhumeur replaça son couteau à sa ceinture et poussant le cadavre de côté :

Un ! dit-il imperturbablement.

Et il recommença à ramper.

Le Cœur-Loyal avait suivi les mouvements de son ami avec la plus grande attention, prêt à le secourir si besoin était ; lorsque l’Indien fut mort il reprit impassiblement la piste.

Bientôt la lueur d’un feu brilla entre les arbres et une odeur de chair rôtie frappa l’odorat subtil des chasseurs.

Ils se dressèrent comme deux fantômes le long d’un énorme chêne-liège, qui se trouvait à quelques pas et embrassant le tronc noueux de l’arbre, ils se cachèrent dans ses branches touffues.

Alors ils regardèrent.

Ils planaient sur le camp des Comanches qui se trouvait à dix mètres d’eux tout au plus.