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CHAPITRE V.

COMMENT OLIVIER FUT AMENÉ À RACONTER SON HISTOIRE.


Le Hasard était en panne, à trois encablures de terre tout au plus ; il se balançait gracieusement sur les lames, au milieu desquelles il semblait se jouer.

Le soleil se couchait, un soleil presque africain : il descendait lentement dans la mer, et se trouvait déjà presque sur la ligne d’horizon, et, au fur et à mesure qu’il s’abaissait, l’ombre envahissait le ciel.

Au dernier rayon du jour, pendant que le phosphore du crépuscule éclairait la mer, le regard pouvait suivre avec intérêt la dégradation des teintes lumineuses sur les cimes dentelées des montagnes, le creux recueilli des vallons, les murailles et les clochers des monuments, et jusqu’au sable argenté de la plage capricieusement découpée.

Spectacle admirable, tous les soirs le même, et cependant toujours nouveau, toujours ravissant, parce qu’il élève l’âme et porte l’esprit à la rêverie.