Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/140

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Le tzar est tombé malade, le tzar se meurt.

BASMANOFF.

Dieu !

LE CINQUIÈME.

Il était assis sur son trône, quand il tomba soudain. Le sang lui jaillit de la bouche et des oreilles. (On apporte Boris sur un fauteuil. —■ Toute sa famille et tous les boyards l'entourent.)

BORIS.

Éloignez-vous tous. Laisséz le seul tzarévitch avec moi. (Tous sortent.) Je meurs.... Embrassons-nous.... Adieu, mon fils.... Tu vas à l'instant régner Grand Dieu, je vais à l'instant

paraître devant toi, et je n'ai pas le temps de purifier mon âme par le repentir. Et puis, je le sens, mon fils, tu m'es plus cher que le salut de mon âme. Je suis né sujet, et sujet j'aurais dû mourir. Mais j'ai saisi le pouvoir suprême. Comment ? ne me le demande pas. Il suffit que tu sois innocent, que tu ailles maintenant régner par droit légitime. Moi seul, je répondrai de tout devant Dieu. O mon cher fils, ne te laisse pas séduire par une illusion,