Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/78

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veux comparer les récits ; autrement, nous ne saurons pas la vérité.


CHOUÏSKI.

Tout ce que je sais, c'est qu'un imposteur a paru à Cracovie ; que le roi et les seigneurs se sont déclarés pour lui.

BORIS.

Et qui est cet imposteur ?

CHOUÏSKI.

Je l'ignore.

BORIS.

Mais en quoi est-il dangereux ?

CHOUÏSKI.

Certainement, tzar, ton pouvoir est fort. Par tes faveurs, ta générosité, tes labeurs royaux, tu as fait des cœurs de tes esclaves des cœurs de fils. Mais, tu le sais toi-même, la foule insensée est changeante, turbulente, superstitieuse ; elle s'abandonne facilement aux vains espoirs, elle n'obéit qu'aux inspirations du moment, elle est sourde et indifférente à la vérité, et ne se repaît que de fables. L'audace insolente a le don de lui plaire, tellement que si ce vagabond inconnu traverse la frontiè