Page:Alfred-vacant---dictionnaire-de-theologie-catholique-2C-1908-2C-tome-4-441-448.djvu/3

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nombre infini bien avant les travaux de Cantor et de la nouvelle critique des sciences. Cf. Pesch, Institutiones philosophiæ naturalis, % édit., Fribourg-en-Brisgau, 1897, t n1, p. 91-14. Le plus grand nombre cependant rejette le nombre infini, comme de nos jours Cauchy et d’autres-mathématiciens. Les partisans de cette der- nière opinion répondent donc à Kant qu'il a parlé sans preuves le jour où il a soutenu que cette question est insoluble. Ainsi procèdent par exemple Hontheim, op. cit., n.193, 540, 851; Gutberlet, Theodicee, 3e édit., Nunster, 1897; Der mecænische Monismus, Paderborn, 1893; Reinstadier, £lementa philosophiæ scholasticæ, Se édit., Fribourg, 1907, t. 1, p. 441; t. 1, p. 220. C auteurs font cependant remarquer que leur démons- tration reste indépendante de Ja question du nombre infini, parce qu'ils admettent avec ceux des scolas- tiques qui soutiennent la possibilité de ce nombre que l'hypothèse d'une série infinie ne dispense pas de la nécessité objective d'un être indépendant de la série des mobiles et des contingents. Cf. Hontheim, op. cit., n. 198, 471; Bœdder, op. cit., n. 43. — c. Enfin un troisiéme moyen de répondre à l'objection est de laisser de côté toute discussion physique ou mathématique et de faire remarquer qu'en loute hypothèse le principe omne quod movetur, ab alio etiam movetur, exige l'existence d’un premier moteur parfaitement immo- bile pour que ce qui passe de la puissance à l'acte soit déterminé à ce passage par l'action d'un moteur dis- tinct du mobile. En effet, par définition, aucun moteur mobile n'est la cause adéquate de son propre mouve- ment; donc, par une conséquence rigoureuse, puisqu'un tel moteur ne peut influer sur un autre qu’en passant lui-même de la puissance à l'acte, il suit que le mou- vement d'aucun moteur mobile ne peut avoir sa raison pleinement suffisante daus un autre moteur également mobile dans une chaine finie ou infinie de moteurs mobiles. Mais rien, pas même le devenir du mouv. ment, actus entis in polentia quatenus in potentia, id est actualis tendentia in ulteriorem perfectionem, n'existe sans cause et raison suflisantes. ]l existe donc, comme cause et raison suffisantes du mouvement, un premier moteur immobile, c’est-à-dire sans potentia- lité, qui ne se porte vers rien parce qu'il n'a besoin de rien, qui ne peut rien perdre ni rien acquérir parce qu'il a en lui dés l'origine la plénitude de l'être ; c’est ce qu'on nomme un acte pur. Voir t. 1, col. 337-339. On trouvera le même raisonnement appliqué, mutatis mutandis, à la preuve suivante dans Hontheim, 0p. cit. n.187; cf. Suarez, Disp. metaphys., disp. XXIX, sect.1, ».%5. Il est vrai que lorsqu'il s’agit des propriétés du quantum, surtout de celles qui peuvent s'exprimer par des formules mathématiques, le passage du sens distri butif au sens collectif n'est pas légitime : ce qui, en effet, convient aux parties ne conyient pas au tout; c'est une conséquence de la nature spéciale du raisonnement mathématique. Voir col. 770. Cf. Pallavicini, Asser- zones theologicæ, Rome, 1652, t. vit, n. 44 sq. Mals c'est une incorrection logique d'appliquer à tout le raisonnement mathématique. Soit une série d'indivi- dus aveugles; la supposer infinie ne fera pas un voyant, ani une collection voyante ou de voyants. De même por- ter à l'infini la série des êtres contingents ne leur con- fère ni au sens collectif ni au sens distributif la sufli- sance à l'existence.

Deuxième preuve. — Un second argument part non plus du fait du mouvement, mais du fait de l'apparition de nouvelles existences : tel être substantiel existe aujourd'hui qui n'existait pas hier. On a recours à un principe beaucoup plus évident que le précédent, dit Suarez, Disp. metaph., disp. XXIX, sect. 1, n. 90, à savoir le principe de causalité sous sa forme la plus simple : quod fit, ab alio fit. L'esprit saisit facilement la nécessité de ce principe par cette simple réflexion :jesusmarie.com