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les affaires dans un hangar de bois de sapin ? Aurais-je leur attitude martiale et fière ? leur voix émue, ferme, harmonieuse ? leurs traits intelligens et grecs ? Ma timide jeunesse imposera-t-elle à leur valeur ? Oserais-je, comme ces chefs héroïques, délibérer armé ? Mes chevaux, comme les leurs, henniront-ils à la porte pour reprendre le chemin des montagnes ? »

Les Grecs opposeront peut-être que nous sommes des races modernes et du Nord, que nous n’avons pas les grands hommes qu’avait l’antiquité. C’est là une infériorité que nous ne voudrions pas reconnaître ; mais comment douter que nos populations nombreuses ne nous donnent les hommes que nous demanderons ? Une science politique nouvelle doit les mettre en avant. Tout état social a sa science plus ou moins forte. L’homme n’atteint la beauté que par la science ; son instinct peut lui dire ce qui est beau, mais des combinaisons seules lui font fixer le beau, en saisir et consacrer les conditions.

Respectons le présent comme le seul moyen d’atteindre un avenir digne de nos travaux, de nos espérances et de l’étendue de notre empire.


CHAPITRE XXVIII.


Et tout de suite, comme une conséquence de ce qui précède, attaquons la majorité. Le peuple est un mauvais électeur, l’expérience le fait trop connaître : nous avons vu qu’aux États-Unis on trouve des hommes de mérite parmi les gouvernés et qu’on n’en trouve point parmi les gouvernans ; que le peuple fait de