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mauvais choix, et qu’il n’aimait pas ses grands hommes. Sans doute ce peuple, mal conduit depuis qu’il est formé, manque plus qu’un autre de caractère ; mais si le peuple romain, le modèle des peuples et le mieux instruit, montra long-temps sa sagesse par ses suffrages, il finit par s’égarer. Caton, opposé à l’achat que les candidats faisaient des voix, ne put obtenir le consulat, puni par le peuple qu’il voulait sauver.

Certes il est impossible de penser que la foule inculte sera le vrai juge. Qu’elle soit consultée sur différens objets qui la touchent directement, qu’elle nomme ses députés ; mais le pouvoir d’en haut, mais l’aristocratie doit partir d’ailleurs.


CHAPITRE XXIX.


Le caractère du Français nous dit où il est appelé : Gaulois, Franc, ce fut un seul homme, guerrier, léger, galant, ambitieux et cruel, égorgeant des victimes humaines dans les forêts druidiques ou dans les rues de Paris ; cherchant le luxe et la politesse dans les villes riches de la Gaule ou à la cour magnifique des rois ; jouant dès la barbarie le premier rôle en Europe ; fondant à la renaissance des lettres sa fameuse université ; savant, profond, rapide, soldat de Saint-Louis, compagnon de Louis XI, courtisan de Louis XIV, vainqueur à Austerlitz, et rêvant aujourd’hui la république avec les frontières du Rhin et de la Hollande, le cours des fleuves en Europe, et l’affranchissement des nations amies. Dieu, la royauté et le génie imprimèrent à cette race un grand