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3.xxxvalentin.
Principal objet de la controv. dans Iren. Contra hœr., et Tertull. de Præscr. hæret. adv. Vatentinian. Clem. Alexand. Strom. passim. Epiph. Hær. 31 (Opp. t. I. p. 163-207). Theodoret. Hær. Fab. I, 7. Les Philosophumena, p. 90. 177 sq. Cf. Tillemont. t. II, p. 257 sq. et p. 603 sq. Rossel, Syst. du Gnost. Valentin, Écrits théol. publ. par Néander. Berl., 1847, p. 280.

Contemporain de Basilide, l’Égyptien Valentin vint à Rome en 140 et mourut en 160 à Chypre. Analogue au système de Basilide, mais plus travaillée, plus fantastique encore, sa doctrine fut celle qui eut le plus de partisans. Au sommet des êtres, dit-elle, est l’être primordial (βυθός, προπάτωρ, προαρχή). La vie, cachée dans l’être primordial, se manifeste par une série de dualités unies entre elles (σύζυγοι). L’union de ces principes actifs et passifs est le prototype du mariage. Valentin en admet quinze, qui, avec trente æons, se partagent en ὀγδοάς, δεκάς et δωδεκάς. Celui qui est de toute éternité, le Père, dont la conscience n’est pas révélée (ἔννοια, σιγή), engendra avec ἔννοια l’unique, le μονογενὴς ou νοῦς, et ἀλήθεια, la vérité ; de l’union de ces derniers provinrent λόγος et ζωή, d’où à leur tour ἄνθρωπος et Ἐκκλησία, ou l’homme idéal réalisé dans l’idée de l’Église. Tous ensemble forment l’ὀγδοάς, racine de l’univers. C’est de la même manière qu’émanent successivement les esprits des δεκάς et δωδεκάς suivantes, pour former ensemble la πλήρωμα, opposée au chaos ou néant (κένωμα). L’æon ὅρος, limite de la sphère spirituelle, retient par un lien commun chacun des æons dans sa sphère. Cependant, σοφία, le dernier des æons, enflammé du désir ardent, insensé, de s’unir à l’être primordial (βυθός) et méprisant sa compagne θέλητος, sortit des limites de sa sphère. De son désir non satisfait naquit un être informe, Achamoth (ἀχαμώθ, הָחָכִמוּת, c’est-à-dire la sagesse d’en bas, ἡ κάτω σοφία). Celle-ci planait autour et en dehors du royaume de la lumière. La crainte et la tristesse, nées de la séparation de la sagesse supérieure, (ἡ ἄνω σοφία), communiquèrent au chaos des germes de vie et engendrèrent les corps, tandis que le désir de l’union divine donna naissance aux âmes. Ainsi le démiurge (δημιουργός), né d’Achamoth, créa le