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Inspectons du regard la majesté des lieux: Beaumanoir, puis Evran, où sonne une volée.

C’est fini: maintenant il n’est plus de halagej Si nous ne voulons pas nous frayer un chemin. Botté, sanglé, casqué, -carte et bâton en main, Quittons les bords étroits pour le prochain village. Rapide, elle a passé sur un fond presque lisse, . Dont l’herbier chevelu flotte au gré du courant. Elle a creusé son lit dans un sol odorant. Son- flot ne coule plus, mais il semble qu’il glisse. Par Saint-André-dcs-Eaux, Canines, Jouan-de-l’Ile, Lanrelas, Saint-Launeuc et le Château du Parc, La Rance suit son cours en forme de grand arc, Dans l’herbe, qui la fait paraître un long reptile. Empruntant les bijoux de l’auguste Nature, Bourgs et Châteaux coquets, bois sauvages et champs, Monuments du passé, grandioses ou touchants, Chefs-d’œuvres du vrai Dieu et de sa créature, Elle vient, en baignant le sol de Collinée, Se perdre dans cet antre qu nom mystérieux, Le Mené, légendaire et partant curieux, Qui prend dans le lointain des airs de taupinée. Puis, voici tout-à-coup la Font ai no-de-Rance, Source au débit modeste, humble comme chez nous, Nourrice, qu’on pourrait encenser à genoux, Qui fait de notre fleuve un des plus beaux de France.

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Le Renouveau Flamand

par FRANK GOTTFREUND

L’année 1930 fut célébrée par les Groupes Régionalistes de la Flandre Française, par de belles Fêtes en l’honneur de Guido Gezelle, dont c’était le Centenaire de la Naissance. L’Abbé Guido Gézelle (car c’était un prêtre) fut l’âme de la renaissance linguis- tique et intellectuelle de la Flandre Française. Ce fut un grand Poète lamartinien. C’est à son école que se formèrent à partir de 1880 les dramaturges et les conteurs qui ont restitué à l’âme fla- mande son visage de beauté et inculqué au Peuple flamand de l’autre de la frontière la dignité de sa race.

La langue Flamande est un rameau du grand Tronc germanique, qui comprend l’allemand, l’anglais, le hollandais et le flamand. Toutefois, le flamand parlé dans le département du Nord, s’est, du fait de l’influence française, légèrement patoisé. N’étant pas enseigné, il n’a survécu que d’une façon passive, tels le breton et le basque. Mais il a subi l’heureux contre-coup de la Renaissance du Flamand en Belgique Néerlandaise, et actuellement les Lettrés Flamingants français se tournent plutôt vers l’Université de Gand que vers l’Université de Lille.