Page:Anatole France - Balthasar.djvu/71

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science impie croyait voir la ruine imminente. Ary, Dieu a voulu, dans sa miséricorde, que la science et la foi fussent enfin réconciliées. Pour opérer un tel rapprochement, je suis parti de cette idée : La Bible, inspirée par le Saint-Esprit, ne dit rien que de vrai, mais elle ne dit pas tout ce qui est vrai. Et comment le dirait-elle, puisqu’elle se propose, pour objet unique, de nous informer de ce qui est nécessaire à notre salut éternel ? Hors de ce grand dessein, il n’existe rien pour elle. Son plan est aussi simple qu’il est immense. Il embrasse la chute et la rédemption. C’est l’histoire divine de l’homme. Elle est complète et limitée. Rien n’y a été admis pour satisfaire de profanes curiosités. Or, il ne faut pas que la science impie triomphe plus longtemps du silence de Dieu. Il est temps de dire : « Non, la Bible n’a pas menti, parce qu’elle n’a pas tout révélé. » Telle est la vérité que je proclame. M’aidant de la géologie, de l’archéologie préhistorique, des cosmogonies orientales, des monuments hittites et sumériens, des traditions chaldéennes et babyloniennes, des antiques légendes conservées dans le Talmud, j’ai affirmé l’existence des préadamites, dont