Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/189

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tartareux qu’il renferme ; ce qui le rend en même tems flatueux & trés-indigeste.

Le Cerfeuil, comme l’on sçait, est une herbe toute découpée, & d’un verd jaunâtre, laquelle contient beaucoup de suc, & a une odeur qui reveille & réjoüit le cerveau. Cette herbe renferme une huile abondante, & un sel acre, volatil, assez piquant, qui la rend aperitive : ce qui est cause qu’étant appliquée sur les mammelles des nouvelles accouchées, elle resout le lait coagulé, en corrigeant l’acide qui faisoit la coagulation. C’est pour la même raison qu’un peu de jus de cerfeüil mis dans du lait de vache ou de chèvre, ou d’ânesse, empêche ce lait de s’aigrir dans l’estomac.

Le Cresson est de deux especes, toutes deux usitées sur les tables : il y a le cresson de jardin, & le cresson aquatique ; celui de jardin pousse une ou plusieurs tiges, à la hauteur d’un, & quelque-fois d’un pied & demi, rondes, solides, rameuses, & jette des feüilles un peu longues, profondement découpées, dont le goût acre ne laisse pas d’être agréable. Le cresson aquatique, ainsi appellé, parce qu’il croît le long des ruissaux, dans les marais, & proche des fontaines, a les tiges à peu prés de la même hau-