Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/105

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Au lieu de nos combats dont les cris sont horribles,
Que les conflits muets et les chocs insensibles
D’éléments se heurtant hors du rythme vital ;
Et viens, ô Mort immense, anéantir le Mal !


Le Guerrier.

Apaise toi, vieillard ! Tes yeux sont pleins de larmes !
Je ressens la bonté qui vit sous tes alarmes !
Mais peut-être il convient de ne pas oublier
Que les armes dont vient de s’orner ce pilier
Ont défendu ce sol contre une attaque injuste ;
Et que plus d’un jeune homme, heureux, cher et robuste,
Fier de les revêtir, ne les rapporta point.
Mais son armure vide est là comme un témoin
Qu’il a donné sa vie afin d’en sauver d’autres ;
Quelqu’arrêt que des temps qui ne sont pas les nôtres
Puissent porter plus tard sur nous et nos efforts.
Il nous sied de montrer notre respect des morts
Qui se sont immolés en gardant la contrée,
Aux lieux où leur mémoire auguste est consacrée !