Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/139

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Celui aux mains duquel il reste inefficace ;
Sa seule existence est une fin, et surpasse
Les plus heureux effets qu’il pensait accomplir ;
C’est assez qu’il habite un cœur pour l’affermir !


Le Vieillard.

 
Conduis-moi plus avant, ô guerrier, sur la route
Où j’avance toujours dans les dégâts du doute.
Non sans étonnement je t’écoute louer
Tout ce que ton discours semblait désavouer !
Lorsque tu peux penser que ta voix me l’enlève,
Tu parais à présent prendre pour toi mon rêve !
Je n’en découvre pas la secrète raison ;
Et je ne comprends point par quelle trahison.
Quel stratagème, ô fils, quel obscur subterfuge,
Mon souhait reparait en toi comme un transfuge,
En laissant dans mon cœur un étendard brisé.


Le Guerrier.

Ô mauvais général ! stratège peu rusé,
Qui, sans prendre l’alarme, a laissé fuir sa troupe !
Rassure-toi pourtant ! ne crains point que l’on coupe