Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/163

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Perd avec sa lueur son ramage d’oiseaux,
Tandis que s épaissit le deuil de ses rameaux.
Vois ! les armures sont éteintes sur le temple !
Il est triste ! Il a l’air d’un cœur où meurt l’exemple !
Voici donc le repos qui doit baigner ton front…


Il reste un instant perdu en contemplation
silencieuse, puis il continue à parler à haute
voix, pour lui-même. Il semble qu’il ait oublié
la présence de son compagnon.qu’il ait oublié

La noble nuit ! On voit, dans son azur profond,
Les astres apparaître et former leurs figures ;
Ils se groupent entre eux selon leurs lignes sûres,
Et leur rythme infini bat comme notre pouls.
Mais ils meurent aussi, quoiqu’immortels pour nous ;
Jusqu’au fond de l’éther se poursuit cet échange
De la Vie et la Mort ; leur alternance étrange
Semble règler le monde ainsi qu’un balancier.
Se résigner ! se faire un penser familier
De cet ordre cosmique où tout doit se soumettre !
Tenir prêt le dépôt qu’il nous faudra remettre !