Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/41

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Un tel étonnement de détresse et d’effroi
S’étendront sur ce sol dévasté d’anarchie,
Que les peuples tremblants prieront pour que la Loi
Étende de nouveau sur leur tête fléchie


Le dur sceptre de fer garni d’un rameau d’or,
Qui, domptant les humains, rend chacun d’eux plus libre,
Fait du conflit des vœux un salutaire accord,
Et conserve aux cités le rythme et l’équilibre,
Éternels ennemis du chaos qu’est la Mort !


l’Ami.

N’est-ce pas au contraire un signe merveilleux
Du pouvoir de la cause où ton cœur se consacre
Qu’un seul appel, un cri, dans les jours désastreux,
Suffise pour changer en vide simulacre,


En phantasme, en aspect, le pouvoir passager
De ceux qui se croient sûrs d’avoir triomphé d’elle ?
Sur la cîme qu’en vain leur flot vient assiéger,
C’est assez d’un clairon et d’une sentinelle !