Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/57

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El qu’encore ébloui des pompes qu’on achève,
Ton être tout entier en prolongeait le rêve,
Loin de l’obscur sentier où se croisent nos pas.
Mais peut-être celui que tu n’aperçus pas
Connait-il mieux l’aloi, le poids et la mesure
Des honneurs qui tantôt exhaussaient ta stature,
Et portaient tes regards par dessus tous les fronts.


Le Guerrier.

Peut-être aussi, vieillard, tes propos sont trop prompts
À vouloir pénétrer l’objet de ma pensée…


Le Vieillard.

Si je ne craignais point que ton âme offensée,
Plus rapide à frémir en ses tumultes fiers,
Ne trouvât importuns et lourdement offerts
Les sentiments que j’ai de ce bruit de conquêtes,
Il se pourrait, guerrier, que l’éclat de ces fêtes
Apparût à tes yeux dans un jour différent.