Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/58

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Le Guerrier.

N’attends de moi, vieillard, qu’un accueil déférent
Aux mots que tu diras s’il te plaît de les dire !
Quels que soient les pensers que ce jour-ci t’inspire,
Si tu crois qu’il soit bon que je les sache aussi,
Tu peux les exprimer, sans prendre le souci
Que je sois aujourd’hui moins prêt à les entendre.


Le Vieillard.

Tu les écouteras, si tu veux les comprendre,
Comme parlés d’un cœur amical par celui
Dont ton père, dis-tu, t’avait jadis instruit ;
Et la même pensée, ô guerrier, les anime
Pour qui son sage esprit ne fut point sans estime.


Après avoir gravi la colline où l’Orgueil
Et La Force, en t’offrant des rameaux, font accueil
À ta fière jeunesse ivre de ses victoires,
Peux-tu considérer ce que valent les gloires